Le secteur immobilier a, depuis quelques années déjà, retrouvé de belles couleurs, cela grâce notamment aux différents dispositifs d’aides à l’achat mis en place par les différents gouvernements, mais aussi, et surtout grâce à des taux d’emprunt historiquement bas qui permettent de réaliser de réelles économies, voire d’envisager un projet de plus grande ampleur que ce qui aurait pu être envisagé auparavant par les acheteurs. Mais si les acheteurs ont le sourire, certains acteurs immobiliers semblent plus crispés sur le sujet. C’est le cas notamment des banques, acteurs finals de tout emprunt immobilier, qui commencent à voir d’un mauvais œil la place toujours plus importante qu’occupent les courtiers en crédit immobilier… Alors entre banques et courtiers, la guerre est-elle déclarée ?
La menace du succès des courtiers en crédit immobilier
Bonne nouvelle pour les clients en quête d’une acquisition immobilière, les taux dans le secteur sont toujours très bas (le site Empruntis annonce un taux moyen sur 20 ans de 1,15%), ce qui permet aux acheteurs de réaliser des opérations très intéressantes. Et pour obtenir des conditions toujours meilleures, plus de la moitié des Français acquéreurs dans les 3 dernières années auraient eu recours au service d’un courtier en crédit immobilier. Une situation qui ne fait pas le bonheur de tous, en particulier pour les banques qui doivent souvent céder une partie de leurs marges aux courtiers alors même que le montant total des emprunts est en hausse. Un manque à gagner évident pour les banques, et donc le souhait pour certaines de mettre sur la touche les intermédiaires que sont les courtiers immobiliers. Ainsi, au cours des derniers moins, certaines banques telles que Crédit Agricole ont clairement annoncé ce souhait…
Les acquéreurs aiment pouvoir faire jouer la concurrence
Le mouvement opéré, entre autres, par le Crédit Agricole, ne semble pas réellement avoir connu de prise. Et pour cause, alors même que les taux sont extrêmement bas, les acheteurs n’ont jamais autant eu recours au service des courtiers. Ils peuvent en effet, et c’est là tout l’intérêt de leur action, faire jouer la concurrence en soumettant les dossiers de leurs clients à plusieurs banques afin d’évaluer celle qui proposera les meilleures conditions d’emprunt. Un état de fait qui montre que les courtiers ont aujourd’hui un rôle prépondérant à jouer sur le marché de crédit immobilier et qu’ils ont une réelle valeur ajoutée à proposer à leur client. Ainsi, il sera particulièrement risqué pour les banques de se passer de leurs services tant ils sont aujourd’hui pleinement identifiés par les acquéreurs comme des interlocuteurs incontournables.
Et si les banques récupéraient différemment leur part du gâteau…
Si certains estiment que vouloir se passer des courtiers en prêt immobilier serait une grosse erreur pour les banques, celles-ci n’ont pourtant pas dit leur dernier mot… Et si certaines la plupart des banques ont clairement intégré le rôle des courtiers dans la démarche immobilière de leur client, elles pourraient se rattraper autrement. Certaines ont par exemple renégocié le plafond ou le pourcentage des commissions versées aux courtiers. Ainsi, le groupe BPCE envisagerait-il de passer cette commission de 1% à 0,5%. Autre piste : les assurances emprunteurs sur lesquels les banques veulent la mainmise et qui pourraient être l’assurance de marges sans l’interférence des courtiers.